En annonçant l'interdiction - qui prendra effet dans 45 jours - Trump a déclaré jeudi que les applications mobiles chinoises « menacent la sécurité nationale, la politique étrangère et l'économie des Etats-Unis ». Alors que des experts en cybersécurité déclarent que cette interdiction des applications chinoises WeChat et TikTok ne sont pas particulièrement pertinentes pour la sécurité des Etats Unis, que ses avantages sont minimes et qu’elle ne résolve aucune menace immédiate. De plus, l’interdiction de WeChat en particulier pourrait nuire à un grand nombre de chinois basés aux US et d’entreprises travaillant avec la chine, tous pour lesquels l’application est essentielle aux communications.

WeChat est un outil fournissant plusieurs services, notamment de messagerie, de transactions financières, de discussions de groupe et de médias sociaux, tous stockés sur des serveurs chinois. Ces derniers doivent être accessibles aux services de renseignements chinois, selon une loi de sécurité publiée en 2017.

Quant à TikTok, il s’agit d’une simple application permettant de réaliser et de partager de courtes vidéos. Elle exploite les comptes et les téléphones des utilisateurs pour obtenir de nombreuses information d’identification. Ce qui n’est guère différent des médias sociaux américains populaires.

La meilleure approche, selon un expert en cyber sécurité, serait une politique et une communication bien réfléchies au lieu d’une interdiction générale. Communiquer aux entreprises sur les risques et assurer la meilleure configuration des systèmes gouvernementaux pour éviter ces risques.

Selon Adam Segal, le directeur du programme de politique numérique et du cyberespace au conseil des relations étrangères, « ni WeChat ni TikTok ne devraient se trouver sur les téléphones des fonctionnaires en raison du risque de sécurité ». Il estime aussi que « M. Trump semble être motivé à la fois par un sentiment de concurrence technologique avec les chinois et par son désir de montrer sa force à l’approche des élections ».